Skip to content

Portrait de la comtesse de Buffon

12000 

Huile sur toile
Ecole Française
Daté en bas à gauche 1788
64 x 49 cm

Portrait de la comtesse de Buffon

12000 

Huile sur toile
Ecole Française
Daté en bas à gauche 1788
64 x 49 cm

Portrait de la comtesse de Buffon

12000 

Huile sur toile
Ecole Française
Daté en bas à gauche 1788
64 x 49 cm

Descriptif

Le modèle de ce portrait a été identifié grâce à une plaque émaillée par William Hopkins Craft qui a signé, daté (1790) et nommé le sujet représenté (ancienne collection Pelham).
Si notre tableau est daté 1788, la version de Craft a été réalisée lors du séjour en Angleterre de Marie-Marguerite de Buffon (1767-1808) surnommée Agnès, belle fille du célèbre naturaliste. Elle accompagna plusieurs fois à Londres son amant, le duc d’Orléans, cousin du roi, notamment lorsque ce dernier l’y envoya en mission pour l’éloigner de la Cour après les journées d’octobre 1789. Il semble qu’elle fût sincèrement éprise du duc d’Orléans, qu’elle rencontra au Palais Royal vers 1785 juste après son mariage avec le fils de Buffon. La liaison qu’ils entretinrent fut découverte en 1787, le divorce fut prononcé en 1794, peu après l’exécution de Philippe Egalité. Buffon périt à son tour sur l’échafaud quelques mois plus tard.

L’opinion de ses contemporains est très partagée sur sa personne et son tempérament. Si sa beauté est louée unanimement, son attitude pendant les troubles révolutionnaires et auprès de Philippe d’Orléans a été tour a tour dénoncée et relativisée. De même, elle a été jugée extrêmement sotte par le duc de Lauzun, spirituelle et bonne par la comtesse de Boigne, et ambitieuse par l’opinion publique.

La comtesse de Buffon est représentée vêtue d’une robe de mousseline blanche ceinturée d’un ruban de satin violet. Un chapeau noir orné de plumes est posé sur une table en acajou à côté d’elle. Si son ajustement illustre l’anglophilie du couple, la décoration du salon montre que le tableau a tout de même été peint en France. Elle est accoudée à une cheminée de marbre blanc dont le chambranle est orné d’une célèbre composition antique de Psyché et l’Amour. Une lettre posée sur la tablette s’achève par la phrase « je viens ». Cette mention, jointe à la montre que tient la jeune femme et le chien de la fidélité à ses pieds, forme une allégorie courante de l’attente amoureuse. Ce genre de portrait semble destiné à l’amant, et donc peut-être au duc d’Orléans.

La touche minutieuse et le goût pour les détails décoratifs comme les bijoux, les meubles, le vase de fleurs ou les porcelaines se retrouvent chez plusieurs peintres de l’époque qui se sont spécialisés dans la représentation de grandes dames dans leur intérieur. Parmi ceux-ci figurent Kucharsky (la comtesse d’Artois,) Charles Leclerc (Madame Elisabeth), Jean Baptiste André Gautier d’Agoty (Madame, comtesse de Provence). On peut également citer les portraits du duc et de la duchesse de Chartres avec leurs enfants, et de la duchesse seule peints par Charles Lepeintre, connus pas des répliques commandées par Louis Philippe (leur fils) pour Versailles.